Novembre 2021 – La notion de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) repose sur l’idée d’une prise en compte volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales dans le cadre de leurs activités commerciales et de leurs relations avec leurs partenaires commerciaux.
Cela suppose pour les entreprises d’aller au-delà de leurs motivations purement économiques et financières pour intégrer une dimension éthique dans leurs stratégies et dans leurs prises de décision. La RSE est mondialement perçue comme un instrument indispensable à la bonne gouvernance des entreprises et à leur développement durable.
La RSE suscite aujourd’hui un intérêt majeur sur le continent africain, et représente une réelle opportunité de développement. Les avantages d’un développement conséquent de la RSE en Afrique sont nombreux. Au-delà d’un développement durable et inclusif, les entreprises africaines se verront offrir l’opportunité d’améliorer leur image, de réduire l’impact environnemental de leurs activités et d’améliorer la performance de leurs entreprises à long terme.
Ces dernières années, le modèle RSE a connu un développement considérable sur le continent africain, sous l’impulsion des lignes directrices largement diffusées de l’OCDE et des processus de sensibilisation aux problématiques sociales et environnementales menées par les organisations internationales. L’implantation de sociétés étrangères en Afrique disposant d’une politique RSE au niveau de leur groupe et leur volonté d’harmoniser leur politique interne à l’ensemble de leurs filiales, a constitué indéniablement un facteur d’accélération du déploiement de la RSE en Afrique.
Un nombre croissant d’initiatives en matière de RSE a ainsi vu le jour, à l’image de la Charte RSE et Développement durable au Sénégal et de la création d’un Institut Afrique RSE. Le concept s’étend, par ailleurs, à travers la diffusion de différents modèles d’investissements responsables, par l’adoption de normes en matière sociale et environnementale (ISO 14001, ISO 26000) ou encore à travers l’élaboration de labels RSE créés par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et la mise en place de formations spécialisées.
Néanmoins, il existe encore des facteurs sociaux-économiques freinant l’essor de la RSE. En effet, l’importance du secteur informel et la réalité politique, culturelle et socio-économique du monde des affaires en Afrique doivent être pris en compte à chaque étape du processus de développement de la responsabilité sociétale. Il est ainsi difficile pour les acteurs économiques d’entamer des démarches RSE sans prendre en compte ces différents éléments et spécificités locales.
Toute perspective de développement durable et inclusif doit se fonder sur des mesures adaptées et avant tout incitatives. Pour l’heure, et en dépit des initiatives susvisées, la notion de RSE est encore peu connue dans la sphère législative et réglementaire en Afrique, bien qu’elle connaisse une diffusion conséquente dans le secteur privé. Il existe pour le moment peu de mesures incitatives pour les entreprises (notamment sur le plan fiscal) récompensant l’intégration de normes éthiques, sociales et éco-responsables.
Ces mesures incitatives sont néanmoins essentielles au développement de la RSE à l’échelle du continent.
Rédigé par Ali Bougrine, Rim Tazi et Oumnia Benkirane.
Sources :
- Philippe BARRY, « La RSE, une opportunité pour un développement durable de l’Afrique », Secteur Privé et Développement – La revue de Proparco, 2015.
- Thiaba DIAGNE, « La RSE, un outil pour le développement de l’économie verte en Afrique », L’Afrique des Idées, 2017.